Procès « coup d’Etat déjoué » en RDC : Washington annonce un éventuel appel après la condamnation de 3 Américains

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Trente-sept prévenus, dont trois Américains, ont été condamnés, vendredi 13 septembre, à la peine de mort par le tribunal militaire de garnison de Kinshasa-Gombe. Les Etats-Unis annoncent un éventuel appel contre la condamnation de leurs ressortissants.

Sur cinquante-un prévenus, trente-sept ont été condamnés. Parmi les acquittés, figurent les membres du personnel de l'hôtel « Chez Momo Auberge » où avaient logé les membres de ce commando dirigé par Christian Malanga. Faustin Egwake, responsable de l'agence de transport utilisée par les prévenus, et les personnels de l'agence sont aussi libérés. L'instruction a démontré qu'ils n'avaient « aucun lien » avec cette tentative de coup d’Etat. 

 Six étrangers ont été aussi condamnés parmi les trente-sept dont trois Américains, un Belge, un Britannique et un Canadien. Les Etats-Unis qui ont suivi le procès de leurs ressortissants annoncent déjà l’intention de faire appel du verdict. Le porte-parole du département d'Etat américain, Matthew Miller, a déclaré vendredi lors d'un briefing que l'ambassade des Etats-Unis en République démocratique du Congo, qui a assisté au procès, « continuera à suivre la situation » et un éventuel appel de cette condamnation.  

De manière générale, les avocats de la défense ont exprimé leur regret face aux lourdes peines retenues contre leurs clients, estimant que la peine capitale est considérée comme abolie par la Constitution. Ils ont annoncé leur intention de faire appel. Selon la loi, la défense a cinq jours après le prononcé du jugement pour interjeter appel. 

Les faits ont eu lieu dans la nuit du 18 au 19 mai, à Kinshasa. Plusieurs dizaines d'hommes armés avaient attaqué le domicile du Vice-Premier ministre, ministre de l’Economie, Vital Kamerhe, devenu depuis président de l'Assemblée nationale. Deux policiers commis à sa garde avaient été tués lors des échanges des tirs entre les hommes de Christian Malanga et les membres de la garde rapprochée.

Les assaillants avaient ensuite investi le bâtiment historique du Palais de la Nation, bureau du président de la République. Les membres du commando s'y étaient filmés brandissant le drapeau du Zaïre, ancien nom de la RDC du temps de Mobutu. Se pavanant dans la cour du palais tout en faisant un live sur les réseaux sociaux, Christian Malanga et ses hommes déclaraient la fin du régime de l'actuel chef de l'Etat, Félix Tshisekedi. Plus tard, un assaut de l’armée conduira à leur arrestation et à la mort du chef de bande, Christian Malanga qui opérait avec son fils, Marcel. 

Jean-Jacques Wondo, expert militaire naturalisé belge, a également écopé la peine de mort. Il a été arrêté en mai dernier après cette tentative de coup d’Etat manqué. La justice militaire l’accuse d’être impliqué dans ce coup d’Etat. 

Dido Nsapu


14-septembre-2024

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