Prison de Makala : Après le carnage de 129 détenus, plus de 1700 prisonniers manquent toujours à l’appel (ONG FBCP)

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Après la tentative d’évasion des détenus à la prison centrale de Makala début septembre et qui s’est soldé par un carnage de 129 détenus, la Fondation Bill Clinton pour la paix (FBCP) se demande où se trouvent les 1.767 autres prisonniers qui manquent à l’appel. Selon cette ONG, avant les événements du 1er septembre à la prison, il y avait 15005 détenus alors que le 6 septembre, il ne reste plus que 13009 prisonniers.

« La fondation Bill Clinton pour la paix, la FBCP, relève que le dimanche 1er septembre, à la veille de ce que le gouvernement congolais considère comme une tentative d'évasion à la prison centrale de Makala, il y avait 15005 détenus dans ce lieu carcéral », rapporte la Deutsche Welle. Cette fondation affirme que depuis les violents troubles, 100 détenus accusés de participation aux viols, incendies et destructions méchantes ont été transférés à la prison militaire de Ndolo. Selon cette fondation, l'effectif des détenus de Makala est aujourd'hui de 13009. Ce qui pousse à cette organisation de défense des droits des prisonniers à demander au gouvernement qui a fourni un bilan de 129 morts, de préciser où se trouvent les 1.767 autres.

Ces événements de la prison centrale de Makala ont créé des controverses au sein des institutions du pays. Samuel Mbemba, vice-ministre de la Justice, avait d’abord commencé par avancer un bilan humain de deux morts seulement. Ce qui avait déjà suscité un tollé au sein de l’opinion congolaise qui était déjà en possession des vidéos du carnage de la prison de Makala. Le lundi 2 septembre, le Vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani avait finalement livré un bilan de 129 morts dont 24 par balles et les autres décès étaient liées, selon lui, aux bousculades.

Le ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Constant Mutamba, s’était empressé d’annoncer des mesures dont la suspension, jusqu’à nouvel ordre, de transférer des détenus vers la prison de Makala. Une décision controversée qui a été contestée par le Conseil supérieur de la magistrature. Selon le président de cette institution, Dieudonné Kamuleta Badibanga, cette mesure est une « violation flagrante de la loi ».

Le ministère de la Justice a aussi fait état des corps difficilement identifiables suite à l’incendie qui a émaillé les troubles à la prison de Makala. « Le ministère de la Justice et Garde des sceaux a informé l’opinion nationale que suite à l’incendie et le saccage du greffe de la prison centrale de Makala consécutifs à la tentative d’évasion du 1er septembre 2024, plusieurs corps des prisonniers ne peuvent être identifiés », peut-on lire dans une note de ce ministère, appelant les familles ou les connaissances qui n’ont pas de nouvelles de leurs proches de passer à la Morgue centrale de Kinshasa, celle du camp Kokolo, du camp Tshatshi et du Sanatorium de Selembao pour identifier des corps.

« Tous ceux qui reconnaîtront des proches seront priés de fournir les éléments suivants afin de justifier leur statut de représentant légal : nom, prénom, état civil de la victime ; nom, prénom, état civil, adresse, téléphone de la personne qui sollicite le statut du représentant légal. Tous moyens justifiant les liens de filiation, de parenté ou d’amitié (en cas d’absence de famille) : pièces d’identité, documents d’état civil, des courriers, des photos, des mails, des vidéos, des preuves de transfert d’argent, des témoins... », ajoute ce document.

Dido Nsapu


(DN/PKF)


07-septembre-2024

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