Stanis Bujakera depuis jeudi à la prison centrale de Makala : le regret de Patrick Muyaya

Poursuivi pour diffusion de « faux bruits » sur le meurtre d’un ancien membre du gouvernement notre confrère a été conduit à la prison en dépit des appels pour sa libération.

Après avoir passé plus de 48 heures de détention au cachot du Parquet de grande instance de Kinshasa-Gombe, le journaliste Stanis Budjakera est transféré jeudi 14 septembre, à la prison centrale de Makala, malgré les appels pour sa libération, ont indiqué des sources citées par les médias kinois.

Mais avant, a-t-on appris, il a été auditionné en chambre du conseil du Tribunal de paix de Kinshasa-Gombe suite au dépôt mardi d’une requête de remise en liberté provisoire. Selon ses avocats, en cas de refus, ils feraient appel.

Pour sa part, le ministre de la Communication et Médias Patrick Muyaya avait déploré cette situation lors du  briefing du gouvernement en  relevant devant les journalistes: « D’abord le regret que vous avez, je l’ai moi-aussi. Peut-être plus que vous ».

Pour le ministre Muyaya :

« Ce n’est pas une bonne nouvelle qu’un journaliste aille en prison ».

Ainsi, a-t-il précisé : « Je ne voudrais pas m’exprimer sur le fond du dossier parce que je n’ai pas d’éléments sur le volet judiciaire. Vous savez que dans le cadre de la séparation des pouvoirs, je ne suis pas au courant de ce qui se fait. (…). Nous suivons le dossier de manière régulière, je suis en contact avec les équipes d’ACTUALITE.CD. Nous espérons que le dossier qui suit son cours normal devant les juridictions pourra se dénouer rapidement. La liberté de la presse nous y tenons, c’est une valeur cardinale à la démocratie mais c’est aussi une liberté qui ne donne pas un blanc-seing à la désinformation ou à l’instrumentalisation ».

« Dans ce qui se passait, il y a ce qui a été fait au plan professionnel mais les juges se sont saisis du dossier par rapport aux motivations qui sont les leurs que je ne connais pas, on ne saura pas donc aller dans ce détails mais pour le reste je dis à Patient Ligodi et à toute l'équipe de ACTUALITE.CD ma solidarité et nous allons suivre de près le dossier jusqu'à son dénouement », a-t-il promis.

Directeur-adjoint d’Actualité.cd et correspondant de Jeune Afrique, ce confrère est poursuivi pour diffusion dans le second média, « des faux bruits » sur le meurtre de l’ancien ministre des Transports, Chérubin Okende dont l’enquête est en cours.

Boni Tsala