Dr Saddain: « Mon sacerdoce, c’est de montrer qu’au Congo, il y a autre chose que la Rumba ou le Ndombolo »

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L’artiste musicien congolais, Dr Saddain évoque les raisons de son choix artistique consistant à présenter une autre face de l’art d’Orphée congolais.

Il est Congolais d’origine évoluant en Côte d'Ivoire. Son nom est Lenga Kinsansa Kingundi Joseph dit Dr Saddain. Il pratique l’art d’Orphée loin du pays de ses ancêtres où il est adopté grâce à son style, le « Joe Leng’s mood », une fusion de plusieurs genres. En séjour à Kinshasa, il a accepté de se confier à Digital congo.cd

MMC : Bonjour

Dr Saddain (DS) : Bonjour

Congolais d’origine, vous évoluez actuellement à Abidjan en Côte d’Ivoire après avoir transité dans plusieurs autres pays comme le Cameroun.  Que faites-vous dans ce pays.

Je fais de la musique, je  compose, j’arrange,  j’anime des concerts. Je suis aussi passé par le Bénin, le Nigeria…

Vous pratiquez quel style ?

Le style que je fais, c’est le «Joe Leng’s mood ».  C’est le mélange de la musique classique, du jazz et tout ce que j’ai eu à apprendre depuis que je connais la musique.

Lorsque dans ces pays, on parle de la musique congolaise, on voit la Rumba. Est-ce que ce que vous faites est quand même bien accueilli là où vous évoluez ?

C’est une question très pertinente. Cela me revient  toujours. Même au Cameroun, on nous a étiquetés. Mon sacerdoce, c’est de montrer qu’au  Congo, il y a autre chose que la Rumba ou le Ndombolo.

Alors quel est le public qui vous suit ?

Le public qui me suit c’est en tout cas le public mondial.

Et venons –en un peu ici au Congo. Est-ce  que vous avez déjà fait l’expérience de vous produire ici à Kinshasa ? Est-ce que les gens  viennent dans vos productions ?

La première expérience ici, c’était en 2005 au festival de Jazz.  En 2010 j’étais ici au festival  de Jazz également avec un bassiste et pianiste français, un batteur camerounais et moi-même à la guitare et au chant.  Ecoutez, c’est qui compte c’est la beauté de la musique. La musique c’est la musique. Quand elle est belle, elle est belle. Aujourd’hui, moi je considère que la jeune génération est ouverte à ce qui vient de l’extérieur. Cette fois- ci si je suis venu, c’est pour concrétiser  la sortie de mon premier album.

Pourquoi alors avoir choisi ces pays-là ?

Si j’ai choisi là-bas, ce n’est pas par la force des choses. Voyager ouvre les esprits. A Kinshasa, dans les années 1995,  j’étais co-fondateur à Kinshasa, du groupe IZABEL (Institut Zaïre- Belgique). Ma vision de la musique me poussait à faire autre chose. Parce que je  senti qu’ici, je n’étais pas compris.  Sous d’autres cieux comme au Cameroun, c’était le fief de ce style que je pratiquais. C’est ainsi que nous sommes partis. Je peux vous dire que j’étais adopté et les gens déboursaient jusqu’à 250.000 CFA (500 Usd) pour assister à nos productions. Et puis j’ai été à la tête d’un orchestre collaborant avec une grande entreprise hôtelière à Yaoundé. Là-bas je suis une référence car on me connait. José Lenga, que l’on vienne des Usa, du Canada, on le connait.

Pour revenir à mon album, «V.O.I.E». C’est un acronyme qui signifie « Vouloir, Oser, innover et  exceller ». Il compte 12 titres.

Le choix de ce nom se justifie par rapport à mes réalisations antérieures. Au Cameroun j’étais le magicien. Tout ce que je touchais se transformait en or. Tout ce que je faisais réussissait.

Il y a un de mes proches, un Camerounais qui a essayé de donner cette signification de ce nom évocateur et cela a marché.

Un conseil aux jeunes Congolais qui se cherchent  et qui croient que la Rumba est  le seul style congolais qui puisse exister.

En bref, je leur rappelle c cette courte phrase du Grand Manu Dibango qui disait : « Il vaut mieux être  un musicien d’origine africaine que d’être un musicien africain». Ceci signifie que le musicien africain, c’est celui qui ne joue rien  que sa musique et qui ne voit que sa musique. Mais le musicien d’origine africaine, c’est celui qui est ouvert au monde. Il sait lire et écrire la musique et peut aller dans beaucoup de directions.

Et un mot sur votre album.

Notre album va sortir. C’est l’album d’un jeune congolais. Qu’on lui donne beaucoup d’amour et d’accompagnement. Qu’on essaie de le découvrir.

Combien de titres compte-t-il et à quand sa sortie ?

Il a 12 titres. Sa sortie est imminente dans toutes les plates formes de téléchargement.


Ne craignez-vous pas la piraterie ?

La piraterie à l’heure actuelle est incontournable. Mais c’est une bonne chose. N’eut-été elle, le grand Manu ne serait pas très connu aux USA. C’est une bonne chose si elle est prise juste comme un moyen de distribution. Ce qui permet de faire plutard des concerts qui seront rémunérés.

Comment et où est- ce que l’on peut  vous contacter ?

J’ai une adresse e-mail, qui est jslengakk@gmail. On peut aussi me contacter par mon numéro de téléphone pour les appels normaux ( 243 979382172). Par contre, aux numéros WhatsApp :0225 05647440793 ou 0225 0787557482).


Propos recueillis par Boni Tsala


08-septembre-2023

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