Ali-Foreman : la RDC célèbre les 50 ans du « combat du siècle »

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30 octobre 1974 – 30 octobre 2024, la République démocratique du Congo célèbre 50 ans d’un combat mythique qui opposait, à Kinshasa, les boxeurs Mohamed Ali et George Foreman pour le titre de champion du monde des poids lourds.

Les Congolais commémorent, ce mercredi 30 octobre 2024, un événement sportif majeur qui avait braqué les projecteurs du monde sur la République démocratique du Congo, alors Zaïre. Ce jour, à 4 heures du matin, heure locale, Kinshasa accueillait l’un des plus prestigieux combats de boxe du XXe siècle, le face-à-face Mohamed Ali vs George Foreman.

RFI se plonge dans les souvenirs pour faire revivre cet événement à travers des témoignages de ceux qui avaient vécu le moment. Il se rapporte que Mohamed Ali avait réussi à conquérir le public africain au détriment de Gerorge Foreman perçu comme un « nègre blanc ».

Cinquante ans après, l’image reste bien nette dans l’esprit de Séraphin Awazi qui a suivi ce combat avec passion depuis Lubumbashi, rapporte RFI. « Quatre-vingts pour cent étaient fanatiques de Mohamed Ali ! Puisqu’il se disait qu’il était Noir, il était Africain. C’est pourquoi il a amené tout le public vers lui. Tous les Congolais étaient derrière lui par rapport à son adversaire qui était Américain. », explique Awazi.  

Cette perception traverse les frontières. Paul Malékou, Gabonais, qui est alors en poste au Sénégal, estime que Georges Foreman ne se voyait pas en Noir. Ce qui l’avait desservi dans ce combat. « C’est un combat qui était livré entre deux types d’Africains-Américains. Le type qui était resté foncièrement Africain, c’était Mohamed Ali. Quant à Foreman, c’est le type de l’Américain, du "nègre américain" qui est resté vraiment dans la peau du petit fils de l’esclave. Lui ne se voyait même pas en Noir. C’est un "nègre" qui se voyait en Américain, au besoin Blanc. Foreman, c’était "Peau noire, masque blanc". », assène Paul Malékou.

Ce combat surmédiatisé à travers le monde a eu un impact considérable sur la RDC et sur le continent africain. Il a permis de mettre en lumière le pays (Zaïre), alors dirigé par Joseph-Désiré Mobutu Sese Seko, et de renforcer le sentiment d'unité nationale. The « Rumble in the Jungle » est resté historique, son récit est partagé par des jeunes générations comme un sentiment de fierté nationale et africaine. L’artiste rappeur Youssoupha Mabiki a même créé un label avec le nom de « Boma ye Music », en référence au slogan « Ali Boma ye ». Un autre artiste français, Soprano, avait également fait un clin d’œil à cet événement planétaire dans la chanson Hiro. « Si j'avais eu le pouvoir de Hiro Nakamura, j'aurais été au combat de Mohamed Ali à Kinshasa », avait-il chanté.    
Dido Nsapu


30-Octobre-2024

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