Coup d’Etat déjoué en RDC : accusant l’OPJ de parler « un anglais boiteux », les avocats de l’Américain Zalman exigent l’annulation des PV d’audition

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Les présumés assaillants de la tentative de coup d'Etat manqué du 19 mai à Kinshasa ont été à nouveau devant la barre, vendredi 14 juin 2024. Face aux juges du tribunal militaire à la prison de Ndolo, leurs avocats ont plaidé pour l'annulation de tous les procès-verbaux, (PV) établis lors de l'instruction pré-juridictionnelle. Pour le cas de l’Américain Benjamin Reuben Zalman-Polun, 36 ans, ce dernier n’aurait simplement pas compris l’anglais de l’OPJ qui l’avait auditionné.

Selon les avocats des prévenus, leurs clients devaient être remis en liberté provisoire et que l'instruction devrait reprendre à zéro. D’après eux, cette instruction faite par les services des renseignements militaires ont été « biaisée ».

Pour le cas de certains prévenus, comme l'Américain Benjamin Reuben Zalman-Polun, l’argumentaire des avocats se fonde sur l'article 18 de la Constitution qui dispose que toute personne arrêtée doit être immédiatement informée des faits qui lui sont reprochés. Il doit être aussi entendu dans la langue qu'il comprend. Ce qui n’était pas le cas des Américains, particulièrement Zalman-Polun.

Ses avocats estiment que l'Officier de police judiciaire (OPJ), qui l'a auditionné, n'a pas respecté cette procédure. Il s'est autoproclamé « interprète » et leur client ne comprenait rien de leur conversation, l'anglais de l'OPJ étant « boiteux », d'après ces avocats.

La même demande de remise en liberté provisoire a aussi été sollicitée pour les prévenus Kele Mwela, un Congolais naturalisé canadien, et Jean-Jacques Wondo, naturalisé belge. Le prévenu Kele Mwela se plaint des plaies torture physique qu’il a montrées aux juges et veut se faire soigner. Quant à Jean-Jacques Wondo, il sollicite sa remise en liberté provisoire, étant un analyste militaire de notoriété, sa fuite n’est pas à craindre. Cette liberté provisoire, d’après sa défense, lui permettra d’entrer en contact avec son médecin traitant.

Au total 51 des 53 personnes citées comparaissent devant le Tribunal militaire de garnison de Kinshasa-Gombe. Dans le box des accusés, il y a notamment Marcel Malanga, le fils de Christian Malanga, principal présumé putschiste tué, le 19 mai, lors de cet assaut au Palais de la Nation. A côté de Marcel Malanga, un Américain de 21 ans né aux Etats-Unis, il y a aussi deux autres citoyens américains. Il s’agit de Taylor Christian Thomson, 21 ans et Benjamin Reuben Zalman-Polun, 36 ans.

Lors de l’identification de ces présumés assaillants et leurs complices, le 7 juin dernier, il y a eu aussi trois autres étrangers, un Belge, un Canadien et un Britannique, tous des Congolais mais naturalisés. Ils ont été tous informés des faits qui leur sont reprochés. Certains parmi eux risquent la peine de mort.

La rédaction(GTM/PKF)


15-Juin-2024

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