Colette Braeckman : « Joseph Kabila a mené ce pays réunifié aux premières élections démocratiques »

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La journaliste belge, spécialiste des Grands lacs, Colette Braeckman, a été reçue par Top Congo FM dans l’émission « Mémoire ». Elle a raconté des anecdotes avec Joseph Kabila qu’elle avait interviewé trois semaines après sa prise de pouvoir. Elle reconnait en lui un homme qui a réunifié la République démocratique du Congo après l’assassinat du président, Laurent-Désiré Kabila.

Colette Braeckman évoque sa première rencontre avec ce jeune de 29 ans après sa prise de pouvoir intervenue en marge de l’assassinat de son père, Laurent-Désiré Kabila. « Deux ou trois semaines après qu’il ait prêté serment, j’ai demandé à faire une interview […] Je me trouvais devant un jeune militaire avec un visage de marbre, aucun sentiment ne transparaissait. Mais là se sont mes sentiments à moi qui ont pris le dessus […] Je n’ai pas réfléchi, c’est venu comme ça : « Monsieur le président, on est ici pour une interview, mais avant même de vous poser la première question, je dois vous exprimer mes sincères condoléances parce que je connaissais votre père et j’avais de l’estime et de l’affection pour lui […] Et là, j’ai eu l’impression que le bloc de glace se fissurait et qu’il était touché et c’était juste un sentiment d’humanité. », a-t-il expliqué au micro de Christian Lusakweno.
 
Cette journaliste "émérite" du journal belge Le Soir  affirme avoir écouté un homme qui s’exprimait « posément, lentement en pesant ses mots » et qui tenait compte de la situation. Colette Braeckman a décrit un enfant qui a grandi dans le maquis et qui baignait dans les enseignements de l'unité du pays, du patriotisme et de Lumumbisme. « Il était le fils d’un révolutionnaire. C’est un enfant qui a grandi dans le maquis. Il a été à quelle école ? Il n’a pas été au lycée français. Il est allé peut-être au lycée français bien des années après en Tanzanie mais il est allé à l’école dans le maquis. Qu’est-ce qu’on leur apprenait dans le maquis ? Et que c’était des disciples de Patrice Lumumba qui était le symbole du patriotisme et de l’unité du pays. Ça c’est l’enseignement qu’il a eu dans des circonstances très difficiles dans le maquis et puis en Tanzanie. Et son père lui disait : un jour on retournera dans notre pays, on reconstruira mieux ce pays que sous la dictature actuelle [de Mobutu, Ndlr]. », a-t-elle relaté.

Pour Colette Braeckman, le résultat obtenu par Joseph Kabila pendant son temps passé au pouvoir est « pas mal ». Elle lui reconnait le mérite majeur d’avoir réunifié la République démocratique du Congo. « Il a mené ce pays réunifié aux premières élections démocratiques [de 2006, Ndlr]. […] C’est quand même pas mal comme résultat », a-t-elle reconnu.

À son accession au pouvoir, le quatrième président de la République démocratique du Congo avait trouvé un pays divisé par des conflits armés avec le Kivu aux mains de la rébellion du RCD dirigée par Azarias Ruberwa et la rébellion du MLC conduite au nord-ouest du pays par Jean-Pierre Bemba. Joseph Kabila a initié un dialogue intercongolais en Afrique du Sud qui a permis une gouvernance commune sous la formule 1+4 (un président et 4 vice-présidents). Tous ces acteurs politiques s'étaient dirigés vers les premières élections générales, pluralistes et démocratique en 2006. 

Dido Nsapu


09-Juin-2024

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