Pour le Rwanda, Kinshasa a « tous les moyens de désamorcer la situation »

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Kigali et Kinshasa ont tous réagi après le rapport du groupe d’experts de l’ONU qui a démontré qu’une étape supplémentaire a été franchie dans le soutien du Rwanda aux rebelles du Mouvement du 23 mars. Désormais, le Rwanda « dirige de facto les opérations » dans le Nord-Kivu. Pour Kigali, cela « continuera » tant que Kinshasa n’a pas « désamorcé » la « situation ».

Dans une communication écrite le 8 juillet dernier, la porte-parole du gouvernement de Kigali, Yolande Makolo, a indiqué « la RDC a tous les moyens de désamorcer la situation si elle le souhaite, mais jusqu'à ce moment, le Rwanda continuera de se défendre ». Pour tenter de justifier la guerre que son pays mène en RDC, Yolande Makolo rappelle que le président congolais Félix Tshisekedi « a menacé à plusieurs reprises de déclarer la guerre au Rwanda ». Des menaces que le pays prend « très au sérieux », note la porte-parole du gouvernement rwandais.

Le nouveau rapport de 300 pages aux nombreuses annexes révèle que « les FDR [RDF, en anglais] contrôlent et dirigent de facto les opérations du M23 [ce qui] rend le Rwanda responsable des actions du M23 ». Pour ces experts onusiens, les actions du Rwanda sur le sol congolais peuvent, dans certains cas, « constituer des crimes de guerre ». 

Intervenant, le 8 juillet dans la soirée, lors d’un briefing presse organisé par le porte-parole du gouvernement congolais, la ministre d’Etat en charge des Affaires étrangères, Mme Thérèse Kayikwamba a, dans la définition de ses axes prioritaires, annoncé que le gouvernement prendra en compte l’évolution de la situation au Nord-Kivu et la désamorcer. « Quand il s'agit du Nord-Kivu, nous allons prendre en compte les évolutions que nous voyons sur le terrain afin de prendre des décisions et désamorcer le processus quand les conditions les plus propices seront réunies », a-t-elle déclaré.    

Dido Nsapu


10-Juillet-2024

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