Serbie : le président Aleksandar Vučić dément l’implication de son pays dans l’attaque d’un canal d’eau au Kosovo
Lors d’une conférence de presse, dimanche 1er décembre, le président serbe Aleksandar Vučić a réfuté toute implication de l'Etat serbe dans un attentat contre un canal d'eau vital sur le territoire du Kosovo. Il a précisé que Belgrade n’avait aucune implication dans l’explosion survenue entre les villages de Varage et Ugljare, au Kosovo.
Pour le leader serbe, ces accusations sont de nature à entraver la voie de la Servie vers l’Union européenne, insistant que ces attaques n’avaient rien à voir avec son pays. "Ils ont accusé Belgrade et la Serbie (...) Nous savons avec certitude que ça n'a rien à voir avec Belgrade", a affirmé le président serbe en conférence de presse.
Selon Aleksandar Vučić, il n'y a pas un intérêt plus grand pour la Serbie que d'apprendre la vérité. Il faudrait, selon lui, chercher les origines de cet acte dans l'intention de Pristina n'entraver la voie européenne de la Serbie, mais aussi dans la campagne électorale au Kosovo, en vue des législatives de février prochain.
Le chef de l’Etat serbe a mis en avant le fait que la police du Kosovo, sous la supervision de l’EULEX (une mission de l’Union européenne au Kosovo), et en violation des accords en vigueur, a mené une enquête illégale dans le nord du Kosovo et Métochie, pénétrant ainsi dans des maisons serbes à Zubin Potok. Malgré des perquisitions approfondies, aucune preuve incriminante liée au crime présumé n’a été trouvée, et les individus détenus ont été libérés peu après, faute de preuves.
M. Vučić a réitéré la volonté de la Serbie d’assister l’EULEX, la KFOR et d’autres entités dans cette enquête. En outre, il a exprimé sa gratitude envers la KFOR (une Force armée multinationale pour le Kosovo) pour avoir refusé de permettre l’entrée des Forces de sécurité du Kosovo dans le nord de cette entité et de Métochie.
Le Président Aleksandar Vučić a insisté sur le fait que si un individu serbe était reconnu coupable de l’attaque, il serait immédiatement arrêté et poursuivi, tout en exprimant de doutes qu'une telle éventualité soit le cas. Il a également noté que seulement neuf minutes après l’incident, M. Albin Kurti avait demandé à l’OTAN et à la KFOR de déployer les Forces de sécurité du Kosovo dans le nord du Kosovo et Métochie, soulevant des questions sur qui pouvaient être des bénéficiaires potentiels de cet événement.
Pour rappel, l'attaque, qui a eu lieu le vendredi 29 novembre, fait suite à une série d'incidents dans le nord, notamment des grenades lancées contre un bâtiment public et un poste de police quelques jours plus tôt, et survient à l'approche des élections législatives qui doivent se tenir le 9 février.
Le Kosovo, une ancienne province serbe à majorité albanaise, a proclamé son indépendance, en 2008. Une indépendance toujours jamais reconnue par Belgrade. Après cette attaque, un canal crucial pour l'approvisionnement en eau potable et en électricité de milliers de foyers kosovars a été endommagé par une explosion survenue vendredi soir près de Zubin Potok (nord-ouest), une région frontalière de la Serbie et majoritairement peuplée par des Serbes. Long de plusieurs dizaines de kilomètres, il prend sa source dans le lac artificiel de Gazivode (nord-ouest) et approvisionne les circuits de refroidissement de deux centrales thermiques, « Kosovo A » et « Kosovo B », près de la capitale kosovare, Pristina.
Dido Nsapu
02-Décembre-2024
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