RDC : Le gouvernement signe avec un nouveau groupe paramilitaire pour sécuriser les Kivu et l’Ituri (experts ONU)

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Selon les révélations du rapport du groupe d’experts des Nations unies, le gouvernement congolais a signé un nouveau contrat avec une autre société militaire privée dirigée par l’Américain Erik Prince depuis décembre 2024.

Après s’être attaché les services des sociétés paramilitaires privées européennes telles qu'Agemira et Congo Protection (CP), le gouvernement a signé un contrat de cinq ans avec une autre société privée américaine dirigée par l’ancien SEAL, Erik Prince. « Le gouvernement de la RDC a conclu un contrat de cinq ans avec Erik Prince. Par le biais d'un programme complexe d'entreprises, dont certaines sont basées aux Émirats arabes unis, Prince a proposé de sécuriser le Nord-Kivu, le Sud-Kivu et l'Ituri grâce à la formation et au déploiement de troupes terrestres, ainsi qu'à l'exploitation de moyens aériens, notamment de drones armés. », révèle les experts de l’ONU dans leur dernier rapport. 
 
Erik Prince envisage de créer avec le gouvernement une « police minière » pour collecter les recettes des industries extractives de la RDC, d’après le même rapport. Ces recettes permettront également de « financer ces opérations militaires » notamment dans les provinces précitées.  

Certaines sources évoquaient avec insistance la société privée Blackwater, aujourd’hui connue sous le nom d’Academi. Elle est une entreprise de sécurité privée de renommée mondiale, célèbre pour ses opérations dans des zones de conflit comme en Irak et en Afghanistan. Dirigée par Erik Prince, ancien Navy SEAL et très proche du président américain Donald Trump, Blackwater dispose d’une expertise connue dans la protection d’infrastructures critiques et de personnalités de haut rang, selon le site d’information The Africa Report. Ses contractors sont souvent issus des forces spéciales américaines mais peuvent aussi être recrutés localement. L’entreprise bénéficie d’une formation rigoureuse et d’un accès à des technologies avancées en renseignements et en armes. 

La politique d’externalisation de la sécurité du pays a été souvent critiquée par l’opposition, notamment Martin Fayulu et Denis Mukwege. Déjà fin 2022, Augustin Matata Ponyo, Denis Mukwege et Martin Fayulu avaient accusé le régime du président Félix Tshisekedi de mener une « politique d'externalisation » de la sécurité de la RDC alors que le pays est menacé d'« émiettement ». Ils accusaient également la collaboration militaire avec l’Ouganda, pointé comme un autre agresseur de la RDC. « Au lieu de doter le pays d’une armée efficace », faisaient-ils remarquer, « le gouvernement a privilégié une politique d’externalisation de la sécurité nationale à des forces étrangères et, pire, à des États à la base de la déstabilisation du pays », citant le Rwanda et l'Ouganda. 

Dido Nsapu

(DNK/Yes)


07-Juillet-2025

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