L'objectif de ces assises est de mobiliser les acteurs nationaux et provinciaux, les partenaires techniques et financiers et les autres parties prenantes du développement, autour d’une compréhension partagée des causes de l’extrémisme violent, afin de co-construire des réponses axées sur la bonne gouvernance, la cohésion sociale et la sécurité humaine.
La finalité est de prévenir durablement ce phénomène en RDC.
Outre le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires coutumières, quelques membres du Gouvernement, les Gouverneurs, les Ministres provinciaux, les Représentants des Partenaires Techniques et Financiers, ainsi que les délégués de la Société Civile prennent part à cet espace de réflexions et discussions consacré à la prévention de l’extrémisme violent en RDC.
Dans son allocution, le Représentant Résident Adjoint du PNUD, Joseph Oji, a rappelé à l’assistance la disponibilité du PNUD à soutenir son action et à accompagner le Ministère dans la mise en œuvre de cette mission stratégique pour la stabilité et la cohésion nationale.
"(…) Qu’il me soit permis de réaffirmer, la disponibilité du PNUD à soutenir son action et à accompagner le Ministère de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires coutumières dans la mise en œuvre de cette mission stratégique pour la stabilité et la cohésion nationale. Je mettrais en exergue ma satisfaction face à la diversité et à la qualité des participantes et participants réunis ici (…) Votre présence, issue d’horizons institutionnels, sociaux, culturels et géographiques variés, est porteuse d’un dialogue constructif et d’une intelligence collective dont dépendra la pertinence des échanges, la solidité des conclusions et la portée des recommandations qui émergeront de ce processus (…) Depuis plus de deux décennies, la République Démocratique du Congo traverse des cycles récurrents de violence et de conflits aux causes multiples. Ces dynamiques, complexes et persistantes, sont parfois exacerbées par des influences extérieures qui s’appuient sur les fragilités internes, notamment les inégalités socio-économiques, l’exclusion, l’absence de perspectives pour les jeunes et l’érosion progressive des liens de confiance au sein des communautés (…) Elles affectent la cohésion nationale et mettent à rude épreuve la résilience collective", a déclaré Joseph Oji.
" Depuis 2022, l’extrémisme violent est désormais identifié comme l’une des manifestations de cette violence. Il n’est ni le plus répandu, ni le mieux compris. Pourtant, ses effets sont profondément déstabilisateurs pour les individus, les communautés et les institutions.
Il s’agit d’un phénomène multidimensionnel, dont la prévention exige une compréhension fine des facteurs qui le nourrissent et de l’environnement dans lequel il se développe (…) Agir en amont est un impératif. La prévention est toujours moins coûteuse humainement, socialement et financièrement que la réparation. Plus l’action préventive est précoce, plus les chances de contenir et d’inverser les dynamiques de radicalisation sont réelles (…) ", a ajouté le Représentant Résident Adjoint du PNUD en RDC.
" (…) Dans ce contexte, une réponse efficace repose sur trois fondements : comprendre le phénomène dans sa complexité, s’attaquer aux vulnérabilités et discriminations qui en constituent le terreau, et bâtir des solutions ancrées dans les réalités locales. Le dialogue apparaît, à ce titre, comme un instrument central de gouvernance.
Il crée les espaces nécessaires pour une analyse partagée, fait émerger des réponses contextualisées et favorise la mobilisation de multiples acteurs autour d’une vision commune. Ces Conversations nationales s’inscrivent précisément dans cette ambition. Elles ne constituent pas un exercice symbolique. Elles représentent un cadre structurant où les préoccupations s’expriment, où les expériences de terrain se rencontrent, et où se dessinent des engagements et des priorités capables de générer des transformations durables (…)", a-t-il précisé.
Avant de se projeter vers l’avenir : "(…) Permettez-moi enfin de souligner que la prévention de l’extrémisme violent dépasse le seul registre sécuritaire. Elle constitue également un enjeu de gouvernance, de développement humain, de cohésion sociale et de justice. En consolidant le cadre normatif, en renforçant l’inclusion et la participation locales, et en promouvant une approche fondée sur la sécurité humaine, nous posons les jalons d’un avenir porteur d’espoir pour la République démocratique du Congo : un avenir de paix durable, de dignité préservée et de prospérité partagée (…) Le PNUD se tient à vos côtés, pour faciliter, accompagner, catalyser vos réflexions. Les solutions ne peuvent être que co-construites. Elles ne seront durables que si elles émergent de votre leadership, de votre expertise et de votre engagement (…) ", a conclu Joseph Oji.
Lors de son intervention à l’ouverture officielle des travaux des assises, le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires coutumières, Jacquemain Shabani Lukoo, a exhorté à replacer la bonne gouvernance au cœur de la prévention et à transformer les provinces fragilisées en espaces de résilience et de paix durable, tout en rappelant que, conformément à la nouvelle gouvernance sécuritaire, " la sécurité des citoyens ne relève plus uniquement de la Police ou des Services Spécialisés ; elle se construit aussi dans les écoles, les marchés, les Chefferies, les administrations territoriales, les quartiers et les villages , partout où le citoyen se sent écouté, respecté et protégé ".
A savoir que ces conversations marquent, somme toute, une étape importante vers la mise en place d’un cadre national de gouvernance et de sécurité humaine, fondé sur la prévention, la cohésion et la responsabilité partagée entre l’État et les communautés.
Notons que ces assises se tiennent du 3 au 5 novembre sous le leadership du Gouvernement central, en collaboration avec le Secrétariat National pour le Renforcement des Capacités (SENAREC), avec l’appui du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et concernent 11 Provinces : Ituri, Nord-Kivu, Sud-Kivu, Maniema, Tanganyika, Kasaï, Kasaï -Central, Mai-Ndombe, Kwango, Kwilu et Kinshasa.
Gisèle Tshijuka
(GTM/DN/PKF)
Recevez tous les derniers Articles livrés à votre e-mail à temps réél .
COMMENTAIRE(S)