Plaidoyer pour la reconnaissance du « Génocide congolais » : L’ANVC tient un échange à Kananga sur la réparation pour les victimes

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L'Association nationale des victimes du Congo (ANVC) a organisé le samedi 1er novembre une rencontre thématique majeure dans la salle du barreau de Kananga, réunissant une large couche de victimes de la province du Kasaï Central.

La cérémonie était consacrée à la réflexion sur la reconnaissance et la réparation des violations massives des droits humains subies par les populations congolaises. L'événement s'est tenu sous le thème évocateur : « Reconnaissance du génocide congolais au plan national et international constitue une réparation pour les victimes ». Ce choix thématique met en lumière le combat que mènent l'ANVC et d'autres organisations de la société civile pour l'adoption d'une qualification juridique forte des massacres historiques et récents ayant frappé la République démocratique du Congo.

Le plaidoyer central de l'ANVC est clair : l'établissement d'une vérité historique et la reconnaissance formelle des crimes commis – au niveau national et devant les instances internationales – ne sont pas de simples actes symboliques, mais des éléments constitutifs de la réparation due aux victimes.

L'importance de l'événement a été démontrée également par la participation des autorités provinciales. Maître Patrick Kasenga, Directeur de Cabinet adjoint du gouverneur Joseph-Moïse Kambulu Nkonko, a salué la tenue de cette activité. Selon lui, cette initiative revêt un caractère particulier puisqu'elle est dédiée à la réflexion sur le Droit de l'Homme et la réparation des violations de ces droits dans le cadre du droit positif congolais.

Cette reconnaissance officielle marque la volonté de l'Exécutif provincial de s'impliquer dans les discussions de justice transitionnelle et de réparation.

Le point d'orgue de l'échange a été l'exposé de Maître Félicien Matamashi, coordonnateur de l'ONG Réseau des femmes pour la protection des droits de l'enfant et de la femme (REFEDEF). Son intervention, intitulée « De la réparation en droit positif congolais : cas du Génocide congolais », a permis de clarifier le cadre légal national.

Maître Matamashi a procédé à une analyse juridique rigoureuse, en expliquant qui peut être appelé victime et qui ne l'est pas selon le droit positif congolais. Il a notamment insisté sur l'importance de la détention d'un jugement pour établir la qualité de victime et prétendre à la réparation. Cette précision est essentielle pour encadrer le processus de réparation, évitant ainsi la confusion et garantissant que l'aide et les compensations parviennent aux ayant-droits légalement reconnus.

La rencontre de Kananga a ainsi permis de sensibiliser les victimes sur leurs droits, tout en lançant un appel solennel aux autorités nationales et à la communauté internationale pour que la reconnaissance des souffrances historiques se traduise en mécanismes concrets de réparation.

Mulumba wa Ntumba depuis Kananga

(DNK/Yes)


02-Novembre-2025

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