ESU : Décès à Kinshasa de la professeure Arlette Masamuna de l'Université Catholique du Congo
Madame Arlette Masamuna, professeure en Communications sociales à l’Université Catholique du Congo (UCC) à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC), est décédée le vendredi 03 octobre 2025 de suites d’une courte maladie.
D'après son Alma Mater, elle a été la première femme docteure en Communications sociales à l’Université catholique du Congo (UCC). Son parcours académique a été marqué par le courage et l’excellence, elle a occupé le poste d’assistante à la Faculté des Communications sociales entre 2004 et 2010, avant de soutenir sa thèse doctorale qui a fait d’elle une pionnière dans son domaine en RDC.
Arlette Masamuna a également marqué son passage dans cette université à travers son engagement et son implication dans l’enseignement et la recherche. En 2015, elle a collaboré à la revue Alternative Francophone (vol. 1, no 8) de l’Université de l’Alberta (Canada), dans un numéro consacré aux séries télévisées francophones, témoignant de son ouverture intellectuelle et de son engagement scientifique au-delà des frontières congolaises. En outre, animée d’une profonde conviction en faveur de la dignité humaine et du progrès social, la professeure Arlette Masamuna s’est particulièrement investie dans la recherche sur le rééquilibrage des rapports « homme-femme » en RDC.
Née le 3 septembre 1978 au Kongo Central, Arlette Masamuna fut professeure à l’Université pédagogique nationale (UPN), à l’UCC et dans plusieurs autres institutions. Ses recherches portaient notamment sur la promotion des droits humains par les médias faisant d’elle une voix importante dans la réflexion académique sur la communication et la justice sociale en République Démocratique du Congo.
Au-delà des amphithéâtres, Masamuna fut une actrice engagée de la Société civile. Elle croyait profondément au rôle des intellectuels dans la transformation de la société. Sa voix résonnait dans les débats sur la place des femmes, la responsabilité citoyenne et la défense des droits fondamentaux. Elle a été particulièrement active dans la promotion des droits des jeunes filles, leur ouvrant des espaces de réflexion et d’expression, les encourageant à poursuivre des études supérieures, à briser les barrières socioculturelles et à prendre conscience de leur potentiel.
Elle laisse derrière elle un modèle pour toutes celles qui aspirent à faire entendre leur voix dans les milieux académiques et dans la société civile congolaise. Aujourd’hui, au sein de la famille des communications, et dans toute la communauté intellectuelle congolaise, son absence est lourde, mais sa présence demeure. Elle reste cette flamme qui, même éteinte dans la chair, continue de brûler dans les cœurs et dans les esprits.
Gisèle Tshijuka
(GTM/DN/PKF)
04-Octobre-2025
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