Conflit RDC-Rwanda : La CEEAC bloque l’accès à sa présidence à Kigali, Kinshasa salue…
Le 7 juin 2025, la Communauté Economique des Etats d’Afrique Centrale (CEEAC) a refusé de passer la présidence tournante de l’organisation au Rwanda et l’exige de retirer ses troupes immédiatement de la RDC. Une position ferme jamais prise par une organisation africaine depuis le début de l’agression rwandaise dans l’Est du pays.
Le Rwanda a été surpris, le 7 juin, en Guinée Equatoriale, par la fermeté de la CEEAC à l’issue du 26e sommet tenu à Sipopo. Cette organisation a refusé de passer la présidence au Rwanda et a exigé le retrait de ses soldats du territoire congolais alors que Kigali s’attendait à diriger cette organisation régionale comme il est de coutume. Mais les chefs d’État et de gouvernement ont décidé de prolonger le mandat du président équato-guinéen sortant, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo. Une décision qui a provoqué le retrait du Rwanda de cette organisation. « Le Rwanda dénonce l'instrumentalisation de la CEEAC par la République démocratique du Congo, avec le soutien de certains États membres. En conséquence, le Rwanda ne voit aucune justification pour demeurer au sein d'une organisation dont le fonctionnement actuel va à l'encontre de ses propres principes fondateurs », peut-on lire dans le communiqué du ministère rwandais des Affaires étrangères.
Ensuite, dans un post sur son compte X, le chef de la diplomatie rwandaise, Olivier Nduhungirehe, juge « incroyable et inacceptable » de constater qu’après une réunion « fructueuse » à Doha, au Qatar, le 18 mars 2025, entre le président Tshisekedi et le président Kagame ainsi que les pourparlers de Washington, la RDC continue toujours à appeler à des sanctions contre son pays.
De son côté, le ministère des Affaires étrangères congolais a dénoncé une tendance « inquiétante » du Rwanda consistant à se « retirer d’un traité ou bloquer un processus dès qu’une exigence de redevabilité est évoquée ». Selon Kinshasa, « cette posture, tolérée trop longtemps, a mené à des accords sans redevabilité, donc sans durabilité. »
Le ministère des Affaires étrangères de la RDC rappelle au Rwanda que « participer à un processus de paix ne saurait signifier effacement du passé ni immunité pour des crimes graves ». Dans un message publié, dimanche 8 juin sur X, le porte-parole du gouvernement congolais estime qu’on ne pouvait pas continuellement et volontairement violer les principes fondateurs des institutions régionales tout en prétendant vouloir les présider.
« Cette réaction inédite de la CEEAC devrait inspirer les autres organisations régionales pour adopter une posture plus ferme contre le Rwanda », a écrit Patrick Muyaya.
Dido Nsapu
(DNK/Yes)
09-Juin-2025
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