RDC : Patrick Nkanga, Mushobekwa, ces Kabilistes contre le fédéralisme de Kamitatu
Le porte-parole de Moïse Katumbi a ouvert une vielle vanne politique en fin de la semaine dernière dans une réflexion publiée par le média belge La Libre Afrique, évoquant la nécessité pour le pays de basculer vers le fédéralisme afin de résoudre les défis de la gouvernance en République démocratique du Congo (RDC). Une idée immédiatement rejetée même dans les rangs des Kabilistes, notamment l’ancienne ministre des Droits humains, Marie-Ange Mushobekwa.
La présidente du Mouvement pour la cohésion nationale et cadre du Front commun pour le Congo (FCC) de l’ancien président de la République, Joseph Kabila, Marie-Ange Mushobekwa a manifesté son opposition au fédéralisme en RDC. A travers une réflexion publiée, dimanche 13 avril 2025, sur les réseaux sociaux, elle a fait savoir que la RDC devrait conserver son système actuel d’État unitaire fortement décentralisé, tel que défini par la Constitution. Cette ancienne députée et ex-ministre des Droits humains
Pense que la situation actuelle du pays n'est pas due à la forme de l'État, mais plutôt au non-respect de la Constitution et à la mauvaise gestion des institutions. « Nous ne sommes pas encore assez mûrs pour le fédéralisme. Celui-ci va consacrer la balkanisation de notre pays », a averti Marie-Ange Mushobekwa.
Pour elle, la constitution en vigueur, fruit d’un pacte républicain de Sun City, présente des éléments hybrides proches du fédéralisme bien que théoriquement elle consacre un Etat unitaire. C’est « le juste milieu pour tout le monde », a-t-elle estimé, mettant en valeur le côté fortement décentralisé de l’Etat comme un élément du fédéralisme intégré dans la constitution qu’il faut simplement respecter et appliquer pleinement. Elle estime que si des institutions telles que la Caisse nationale de péréquation et la justice fonctionnaient normalement, le pays aurait progressé bien plus rapidement. Par ailleurs, Marie-Ange Mushobekwa a aussi critiqué le « coup d'État institutionnel » de novembre 2020 qui, selon elle, a transformé l'Assemblée nationale en une simple caisse de résonance pour la présidence, et le Sénat en une « chambre de somnolence ».

De son côté, Patrick Nkanga aussi est vent debout quant à l’idée du fédéralisme. Ce cadre du bureau politique du FCC et ancien président de la Ligue des jeunes du PPRD, le parti de Joseph Kabila, a exprimé son opposition sur cette option de gouvernance de l’Etat. « Si la décentralisation a été perçue à tort, dans notre société, comme la politique du « chacun chez soi » qu’en sera-t-il du fédéralisme ? », s’est-il interrogé. Pour lui, le niveau de maturité de la société congolaise « ne permet aucunement une telle option à ce stade ». Il pense que la forme actuelle de notre Etat est la résultante du Pacte républicain de Sun City qui, selon lui, est malheureusement « profondément altéré ».
Patrick Nkanga comme bien d’autres Congolais qui ont réagi à ce sujet craignent que le fédéralisme amène à un changement de Constitution. « Evoquer le fédéralisme revient à dire que nous remettons en cause la Constitution du 18 février 2006 », a-t-il écrit dans une déclaration partagée sur les réseaux sociaux.
Même dans le camp de l’opposant Martin Fayulu, l’idée lancée ou relancée par Olivier Kamitatu irrite. « Dites à Olivier Kamitatu que le Congo de Lumumba reste un, unitaire et indivisible ! Pas de fédéralisme qui sera une balkanisation déguisée ! », a déclaré le porte-parole de LAMUKA, Prince Epenge.
Dido Nsapu
14-Avril-2025
nahimana salam
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