« Nous ne dialogue rons jamais avec les terroristes. Ce serait leur donneer une prime de guerre. Pensez que nous allons baisser la garde, c'est mal connaître la personne de Félix Tshisekedi », avait prévenu Patrick Muyaya au cours d'un briefing presse co-animé avec la ministre des affaires étrangères Therese Kayikwamba. 

Quelle est la donne qui a changé pour que Kinshasa accepte de mettre de l' eau dans son vin, prenant pratiquement un virage à 180 degrés. Pour bon nombre d'analystes, Kinshasa et a choisi de mettre sous entonnoir son orgueil et de suivre la voie de la sagesse. Avec une armée infiltrée jusqu'à la moelle épinière, des épaules galonnees corrompues et près à tous pour l'argent, sauf un miracle il est difficile de gagner cette guerre. Les négociations avec le M23 permettrait par ailleurs d'épargner des vies humaines.

Certains observateurs expliquent ce volte face par des pressions que Félix Tshisekedi subit à l'interne comme en externe. En interne, les hommes de l'église ont sillonné toute la région pour vendre leur projet de Pacte social pour la paix et le vivre ensemble dans la région des grands lacs sans compter l'opposition politique au régime de Tshisekedi. Les dirigeants de la région, à commencer par l'angolais Joao Lourenço en passant par l'ougandais Yoweri Museveni et le congolais Sassou Nguesso n' ont de cesse recommander à Tshisekedi de dialoguer avec le M23. Dernièrement lors du sommet conjoint EAC-SADC le 9 février à Dar es Salam, il avait été recommandé à Kinshasa de dialoguer avec tous les acteurs y compris le M23.

Tous ces éléments réunis expliquent le changement de narratif et la disposition de Kinshasa à s'asseoir avec ces terroristes. En définitive, c'est le Congo qui gagne. Quelqu'un a dit qu'il n'est jamais trop tard pour mieux faire.