Intervenant en visioconférence lors de la session du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, tenu vendredi 7 février à Genève, sur les violations perpétrées dans le Kivu par le Rwanda, à travers ses forces de défense et ses supplétifs du M23, le célèbre gynécologue congolais « réparateur des femmes » a lancé un message poignant à la face du monde.
Au regard du degré d’atrocités des exactions commises contre les populations de cette partie du pays par la coalition M23-RDF et de l’inaction collective de la communauté internationale, Denis Mukwege a fait savoir « qu’on ne parle plus de crise humanitaire mais de crise de l’humanité ». Une manière pour le Prix Nobel de la paix de dire que l’humanité est en perte de repères, si pas dans une profonde crise morale. En effet, le silence et l’action de la communauté internationale face à la tragédie qui se déroule dans l’Est de la RDC est tout simplement inacceptable, a voulu dire Denis Mukwege.
« Dans l’Est de la RDC, les populations sont traquées par l’armée rwandaise comme des bêtes de champs dans l’inaction totale de la communauté internationale qui s’apparente à la complicité », a-t-il dit, citant les rapports des experts de l’ONU et des ONG. Le Dr Mukwege a fait savoir qu’il ne s’agit pas seulement d’une crise humanitaire mais d’une guerre délibérée contre les populations civiles innocentes et non armées.
Il a cité en guise d’illustration la prison de Munzenze où les femmes et les enfants ont été violés, tués…Dans la ville de Goma, a dit le Prix Nobel de la paix, des corps pourrissent dans les rues et en dehors de la ville. Les hôpitaux sont débordés et manquent du matériel pour opérer. Et Mukwege de se demander, « quelle image nous donnons de notre humanité ? ».
Théodor Ngangu
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