Sud-Kivu : La Fondation Panzi inaugure un nouveau centre communautaire à Bulenga

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Après les territoires de Walungu, Mwenga et la province du Kasaï Central, la Fondation Panzi a inauguré, le 30 septembre, un nouveau centre communautaire dans l’aire de santé de Bulenga, dans le territoire de Kalehe, dans la zone de santé de Minova, au Sud-Kivu.

La coupure du ruban symbolique a été faite par le représentant de l’administrateur du territoire de Kalehe, en présence de plusieurs autorités locales, notamment le chef de groupement de Buzi, le commandant de la Police nationale congolaise (PNC) de Minova, le délégué du procureur de la République, le représentant de l’administrateur de Kalehe, le représentant des médecins de la zone de santé de Minova ainsi que les différents représentants des autres structures sanitaires.


Ce nouveau centre communautaire de Bulenga est une suite logique du projet des mesures réparatrices intérimaires conçu par la Fondation Panzi pour accompagner des femmes survivantes des violences sexuelles. Cet édifice a été réalisé avec le financement du Fonds mondial des survivantes des violences sexuelles dans le cadre du projet pilote de réparations intérimaires. Ce centre servira notamment à l’apprentissage de certains métiers tels que la pâtisserie, la coupe couture, la savonnerie, la vannerie mais aussi pour l’alphabétisation des femmes. Il y a aussi un hébergement sécurisé pour des survivantes, l’accompagnement psychosocial, sans oublier les plaidoyers et la sensibilisation.


A en croire John Bokole, coordonnateur du projet des mesures réparatrices intérimaires au sein de la Fondation Panzi, cet ouvrage grandiose n’aurait pas été réalisé sans le Fonds mondial pour les survivantes des violences sexuelles liées au conflit. Un fonds créé par le prix Nobel de la paix 2028, le docteur Denis Mukwege. Cela, afin de combler une lacune identifiée depuis longtemps par les survivantes elles-mêmes, à savoir l’absence d’accès aux réparations. Sur ce point, au total 1093 survivantes avaient reçu la réparation individuelle dans les sites de Walungu, Mwenga, Kalehe ainsi que dans le Kasaï Central.


De son côté, Mme Mwamini, coordonnatrice du projet mouvement des survivantes, a rappelé que le groupement de Minova, de Buzi et d’autres lieux du territoire de Kalehe ainsi qu’en République démocratique du Congo de manière générale, ont été le théâtre des massacres et de viol qui continue à être utilisé comme arme de guerre. Ce centre, selon elle, vient répondre aux besoins des survivantes en vue d’un relèvement communautaire efficace après le conflit. Elle a appelé les leaders locaux, hommes et femmes à la protection de ce centre pour l’intérêt général. 


Par ailleurs, Mme Mwamini a remercié la division provinciale des affaires sociales du Sud-Kivu pour avoir accordé des attestations de vulnérabilité afin d’exonérer le centre communautaire de Kaniola, Kasika, Minova de toutes les taxes et impôts. Elle encourage également le Fonds mondial des survivantes ainsi que son initiateur, Denis Mukwege, à poursuivre la lutte contre le viol et violence sexuelle liés aux conflits en République démocratique du Congo.


Les bénéficiaires de ces ouvrages ont exprimé leur gratitude au docteur Denis Mukwege pour ses actions de charité. Pour Nsimire Bagisha Mugoli, une déplacée de guerre vivant au camp des dedéplacés de Burinyi, les initiatives du prix Nobel de la paix 2018 ont été bénéfiques pour son rétablissement. « A partir de 2012, j’ai traversé des grandes difficultés. Je ne suis pas la seule. Nous avions été humiliées. Nous autres, avions été violées. Nos hommes nous ont abandonnées ainsi que nos familles. Nous avons eu des enfants qui n’ont pas des pères. Mais Denis Mukwege a dit qu’il sera le père de ces enfants-là. Mukwege nous a envoyé des psychologues et aujourd’hui je n’ai plus peur. », a-t-elle témoigné.



Mme Nsimire Bagisha reconnait aussi l’assistance financière du célèbre gynécologue de l’hôpital de Panzi : « Il nous a aidées en entreprenariat avec 800 dollars. Cet argent nous a aidées et aujourd’hui, mon mari est retourné vers moi. J’étais malade et à Panzi on m’a soigné en dépit de tous les préjugés ».


L’hôpital de Panzi ainsi que la fondation œuvrent depuis une vingtaine d’années pour redonner le sourire à des milliers de femmes violées. Plus de 85 000 femmes souffrant de complications liées à un viol ou à un accouchement ont été soignées et accompagnées psychologiquement par ces structures. Parmi ces femmes, des milliers ont pu retrouver leur identité complète grâce au « modèle de guérison holistique innovant » de l’hôpital de Panzi et de la fondation. Un immense travail humanitaire que réalise Denis Mukwege.


Dido Nsapu

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01-Octobre-2024

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